Margot écoutait Sidonie

MARGOT écoutait Sidonie 

L'enfant privé de mots et qui ne trouvera pas de bras pour le porter,

"il est parti alors il ne connaîtra jamais la chaleur du soleil et la fraîcheur de la pluie sur son visage. 

voilà ce qu'elle me disait Sidonie, encore affaiblie par ces semaines passées.

"Je ressens un sentiment de désolation" me disait t'elle, "je devrais sur le papier exprimer l'indicible douleur, l'effraction du traumatisme, la sidération de moi."Comment exprime t'on ce que les mots peinent à décrire, la douleur au cœur du corps et de l'esprit ?

Indicible douleur, secrète, celle des femmes, de quelques unes, elles sont plusieurs milliers par an en France à passer par là.

je suis là pour aider la personne à écouter ses plaies, à déceler les failles, à attendre que....à accompagner l'égarement, à franchir les frontières.

Comment réussir à insuffler l'espérance ? Quand le parcours vers la vie a fait si mal à celle qui la portait....

"mon cerveau est embrumé, je me situe entre chien et loup." me disait t'elle. .

Sidonie pleurait et je restais avec elle dans le silence.